Suite à certaines demandes, voici mes impressions après l’eurocup.
Tout d’abord, je suis gentiment invité par les organisateurs du tournoi, Jakub et Paulina à venir 5 jours avant la compétition pour les entraîner. Ils me défraient le transport et m’invitent dans leur belle maison, à une demi heure de Varsovie.
Benoît et Thérèse viennent par la route pour filmer l’eurocup, ainsi que le soit-disant coaching.
Finalement, l’entraînement se résume au dimanche 16 juin seulement, en plein Varsovie dans un resto bar indien branché, très sympa.Une dizaine de joueurs sont présents, dont 6 jeunes de moins de 16 ans, très impressionnants de précision et de facilité. J’explique quelques bases importantes, je joue un petit peu avec chacun en les conseillant, et c’est déjà fini.
On joue un peu tous les jours avec Benoît et Thérèse, (à peu près autant qu’avec le mini chien, le trampoline…) et quelques joueurs polonais dont Sylvester qui est n1 et qui joue plutôt bien, très précis mais il manque de tactique.
Installation des carroms, pieds, lampes, chaises le mercredi ainsi que ponçage des 50 boites de pions que j’ai ramené suite au faux bon de leur commande en Inde.
Les joueurs arrivent au compte goutte, et presque tous espèrent me voir gagner Karnal en finale…(me disent-ils) J’ai beaucoup de compliments sur les vidéos postées sur carrom pierre 😉
Les carroms Precise sont pas mal du tout, à part un certain nombre un peu voilés juste sur un des côtés…
Le lieu du tournoi est d’une grande classe, une sorte de bâtisse d’une très grande famille, avec plein de bâtiments entourant une grande cour intérieure en herbe, au milieu d’un parc arboré de nombreuses essences multicentenaires et d’un lac.
Le vendredi enfin, commence le tournoi par équipe, et le double dans une grande pièce séparée.
Je joue et gagne le champion Italien (Gianlucca), Suisse (Carlito), Allemand(Peter Boecker), Polonais (Sylvester) et Nazrul, N.2 d’Angleterre. Bien serré sur une bonnemoitié des matchs. Stratégie finement réfléchie par Mouraly qui préfère « sacrifier » Alfred face à Karnal, et gagner avec Radjou la paire faible anglaise en double pour tenter le titre par équipe.
Bien vu puisqu’on termine en tête pour la première fois par équipe !!
La paire forte française en double (Fabian/Kevin) termine 3è en double, sur le podium.
Le samedi débute le tournoi en simple, comme d’habitude.
Je me sens d’abord assez en confiance, les 3 ou 4 1ers matchs sans trop de difficultés. Arrive le match face à Karnal, toujours aussi en forme.
Match très serré sur les 6 premiers boards, 18/14 pour lui au début du 7è, ma casse, 12 points en deux strikers, très content.
Tellement que j’ai du mal à retrouver de la combativité au dernier match de la journée face à Fabian, qui ne rate rien et me laisse à 0…
Donc fin de journée mitigée, un petit goût amer avec Fabian en tout dernier match, malgré la réussite face au grand champion Abdin.
Le samedi soir je fait un white slam face à un jeune Polonais, presque un autre dans la foulée raté au dernier pion…
Mais je n’ai pas l’esprit du grand gagnant le dimanche matin après une nuit agitée, il ne reste plus que 4 matchs avant le repas du midi et la finale l’après midi.
Je mes sens agacé par je ne sais quoi, mon jeu est un peu trop irrégulier à mon goût. Je gagne le n.2 allemand Jorg Johannes, puis je fais un match vraiment laborieux avec Peter Boecker, je n’arrive pas à me faire à la courbe du carrom et je m’énerve, chose à ne pas faire au carrom. Je le sais mais je n’arrive pas à contrôler mes émotions et perd 15/13 à qui ratera plus que l’autre…
Là je pense être sûr de voir la finale me passer sous le nez, mais avec 2 défaites et Karnal une seule, je suis toujours juste derrière lui, finale promise si victoire au dernier match face à Murshad Khan. Un joueur Anglais (toujours du Bangladesh) qui peut être redoutable par moment, dont celui-ci. Je lui demande avant de commencer qui a t-il gagné comme tête de série ces 2 jours, il me répond « personne, à part toi dans pas longtemps… »
On commence le match et là il est à 200%, il met tout, y compris tous les cuts dans tous les sens, de droite à l’opposé gauche et inversement…Il me met bien la pression et me mène 18/4 très vite. Je m’accroche en mettant 10 points, 18/14, puis 7 : 21/18 pour moi, et là je sais qu’il faut absolument que je mette la reine, ce que je fais mais je beugue pour la confirmer en ciseaux à droite, facile pourtant…Elle revient en jeu, il la met et la confirme et je ne marque qu’un point du coup…22/18, dernier board, à lui la casse, excellente il bloque 3 trous et fait une série de 5 ou 6, et je n’ai rien à jouer. Je tente un gros cut fort au fond pour ramener le centre, ça ne passe pas et la reine s’arrête au milieu du trou…il termine joliment en une série 25/22, dans mes dents…
Chapeau à lui, Karnal fait son festival en finale en pleine confiance, je n’ai plus qu’à mieux me préparer pour la prochaine coupe d’europe, parait-il que l’on apprend plus de ses défaites que de ses victoires…
J’ apprend, donc, à ne pas mettre trop d’énergie dans l’objectif d’un résultat, qui peut amener une certaine pression, mais plutôt à apprécier le chemin parcouru, et à jouer dans le plaisir, juste naturellement en laissant les résultats venir s’ils doivent venir, mais avec moins d’attentes.
Je suis un peu déçu de passer à côté sur la fin, de ne pas avoir pu me donner à 100% pour la victoire finale et les images du film documentaire que Benoît et Thérèse ont bien entamé, et qu’ils comptent poursuivre bien sûr malgré ma place de 5è. Mais le chemin est intéressant et les images seront bien réalisées.
D’AILLEURS ON A BESOIN DE VOTRE SOUTIEN, LES DONS GéNéREUX DE VOTRE PART SE CLÔTURERONT A LA FIN DE L ÉTÉ, ET CE SERAIT VRAIMENT CHOUETTE DE POUVOIR CONTINUER à FILMER TOUT PLEIN DE SITUATIONS DE CARROM ICI ET AILLEURS, EN FRANCE ET EN INDE, POUR VOIR SORTIR LE PREMIER FILM DOCUMENTAIRE SUR LE CARROM, PAR bENOIT, tHERESE ET MOI-MEME.
Merci à vous ! et à vos contacts si vous faites passer le mot !
Le lien : au bout du doigt , sur le site babeldoor
Carromement
Pierre